C'est l'histoire d'une institutrice de dernière année de maternelle, au
milieu de janvier, le mois le plus dur pour tout le monde...
Un des gamins lui demande de l'aide pour mettre ses bottes pour aller en
récréation et, en effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler.
Après avoir poussé, tiré, re-poussé et tiré dans tous les sens, les bottes
sont enfin chaussées et le gamin dit :
-- Elles sont à l'envers, maitresse !
La maitresse attrape un coup de chaud quand elle s'aperçu qu'en effet il y
a
eu inversion des pieds...
Bref, nouvelle galère pour les enlever et rebelote pour les remettre mais
elle réussit à garder son calme jusqu'à ce que les bottes soient
rechaussées, aux bons pieds.
Et le gamin lui dit avec toute la candeur qui caractérise les enfants :
-- C'est pas mes bottes !
A ce moment, elle fait un gros effort pour ne pas lui mettre une baffe,
fait
un tour sur elle-même en se mordant les lèvres, se calme et lui demande
pourquoi il ne l'a pas dit avant...
Comme le gamin voit bien qu'il a contrarié sa maitresse, il ne répond pas.
Elle dit alors :
-- Bon, allez, on les enlève ! Et elle se met à nouveau au boulot. Le
deuxième pied est presque sorti quand le gamin poursuit :
-- C'est pas mes bottes, c'est celles de mon frère, mais maman a dit que
je
dois les mettre.
Là elle a envie de pleurer mais, une nouvelle fois, elle se calme et
entreprend de lui re- re- mettre ses bottes.
L'opération est enfin terminée et la maitresse se sent fière d'avoir
réussi.
Pour aller jusqu'au bout, elle le met debout, lui fait enfiler son
manteau,
lui met son cache-nez et lui demande :
-- Ou sont tes gants ?
Et le gamin répond le plus simplement du monde :
-- Je les ai mis dans mes bottes pour pas les perdre